Brice Hortefeux
Dès quil séloigne, on entend le chef grogner mais il est où Brice ! . Ce qui plaît à Nicolas : je nai pas peur de cogner et je nen ai rien à foutre du milieu politique confie-t-il volontiers. Il est connu pour ses piques, comme le fait davoir surnommé Jean-Louis Debré : Rantanplan . Et pour des coups plus durs. Proche de Sarkozy depuis 1976 (soit presque trente ans), Brice Hortefeux a en commun avec lui dêtre un ancien élève de Science Po non diplômé. Il ne doit son ascension administrative quà son parcours politique aux côtés du maire de Neuilly.
Administrateur territorial depuis 1986, Hortefeux nest quun simple secrétaire général de la ville de Neuilly-sur-Seine lorsque son maire préféré décroche le ministère du Budget et la fonction de porte-parole en 1993. Sarkozy sapplique aussitôt à le faire monter en grade dans la fonction publique. Par un décret du 10 juin 1994, le voilà détaché dans un emploi de sous-préfet. Sans véritables fonctions territoriales. En effet, six semaines plus tard, le 23 juillet 1994, le voilà nommé chef de cabinet du ministre du Budget. Un poste très prenant qui ne lempêche pas despérer continuer à monter en grade dans ladministration, au contraire. Le 27 avril 1995, le voilà promu préfet en mission de service publique. Une promotion fulgurante qui ressemble fort à une nomination de complaisance. En dix mois, M. Hortefeux passait du statut dadministrateur territorial à celui de préfet, grâce à lexercice de ses fonctions de chef de cabinet du ministre du Budget sans avoir exercé une quelconque activité territoriale pendant la durée théorique dexercice de ses fonctions . Cette remarque est signée Rémy Schwartz, alors commissaire du gouvernement chargé dexaminer un recours intenté par lAssociation des membres du corps préfectoral contre cette nomination. Une procédure rarissime.
Cette association a été créée pour sassurer que le pouvoir politique noutrepasse pas ses prérogatives au détriment de la professionnalisation du corps préfectoral. Ce qui est visiblement le cas. Lassociation fait un recours pour excès de pouvoir . En séance publique du 6 novembre 1996, Rémy Schwartz leur donne raison. Il estime dans ses conclusions que la nomination comme préfet pourrait paraître fictive, lintéressé continuant dexercer ses fonctions de chef de cabinet du ministre du Budget . Conclusion : cette nomination est entachée de droit et il demande son annulation. Laffaire est donc transmise à lAssemblée du contentieux pour y être définitivement arbitrée, quelques mois plus tard. Mais entre-temps, surprise, lAssociation des membres du corps préfectoral a changé de président et la nouvelle équipe ne souhaite pas maintenir ce recours. Ce désistement est si inattendu, cette affaire si importante, que la revue AJDA (Actualité juridique Droit administratif) a décidé de publier lintégralité des conclusions de Rémy Schwartz concernant ce recours pour excès de pouvoir dans son édition de 1997.
Brice Hortefeux, lui, a poursuivi son ascension. En 1999, il succède au Parlement européen à Nicolas Sarkozy, alors démissionnaire. Aux régionales de mars 2004, il est candidat sur la liste d'union UMP-UDF conduite par Valéry Giscard d'Estaing (région d'Auvergne, section départementale du Puy-de-Dôme). Puis mène la liste UMP-UDF pour les élections européennes de juin 2004 dans la circonscription du Massif central-Centre. Sa liste est devancée par celle du Parti Socialiste mais il est néanmoins élu et siège au Parlement européen. Un poste dont il démissionnera pour entrer au gouvernement en juin 2005, comme ministre délégué aux Collectivités territoriales. Il a notamment pour mission de mettre en musique l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale Un domaine quil a fini par connaître. Mais depuis novembre 2004, il est aussi secrétaire général délégué de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), en charge de mettre Nicolas Sarkozy sur orbite.
Administrateur territorial depuis 1986, Hortefeux nest quun simple secrétaire général de la ville de Neuilly-sur-Seine lorsque son maire préféré décroche le ministère du Budget et la fonction de porte-parole en 1993. Sarkozy sapplique aussitôt à le faire monter en grade dans la fonction publique. Par un décret du 10 juin 1994, le voilà détaché dans un emploi de sous-préfet. Sans véritables fonctions territoriales. En effet, six semaines plus tard, le 23 juillet 1994, le voilà nommé chef de cabinet du ministre du Budget. Un poste très prenant qui ne lempêche pas despérer continuer à monter en grade dans ladministration, au contraire. Le 27 avril 1995, le voilà promu préfet en mission de service publique. Une promotion fulgurante qui ressemble fort à une nomination de complaisance. En dix mois, M. Hortefeux passait du statut dadministrateur territorial à celui de préfet, grâce à lexercice de ses fonctions de chef de cabinet du ministre du Budget sans avoir exercé une quelconque activité territoriale pendant la durée théorique dexercice de ses fonctions . Cette remarque est signée Rémy Schwartz, alors commissaire du gouvernement chargé dexaminer un recours intenté par lAssociation des membres du corps préfectoral contre cette nomination. Une procédure rarissime.
Cette association a été créée pour sassurer que le pouvoir politique noutrepasse pas ses prérogatives au détriment de la professionnalisation du corps préfectoral. Ce qui est visiblement le cas. Lassociation fait un recours pour excès de pouvoir . En séance publique du 6 novembre 1996, Rémy Schwartz leur donne raison. Il estime dans ses conclusions que la nomination comme préfet pourrait paraître fictive, lintéressé continuant dexercer ses fonctions de chef de cabinet du ministre du Budget . Conclusion : cette nomination est entachée de droit et il demande son annulation. Laffaire est donc transmise à lAssemblée du contentieux pour y être définitivement arbitrée, quelques mois plus tard. Mais entre-temps, surprise, lAssociation des membres du corps préfectoral a changé de président et la nouvelle équipe ne souhaite pas maintenir ce recours. Ce désistement est si inattendu, cette affaire si importante, que la revue AJDA (Actualité juridique Droit administratif) a décidé de publier lintégralité des conclusions de Rémy Schwartz concernant ce recours pour excès de pouvoir dans son édition de 1997.
Brice Hortefeux, lui, a poursuivi son ascension. En 1999, il succède au Parlement européen à Nicolas Sarkozy, alors démissionnaire. Aux régionales de mars 2004, il est candidat sur la liste d'union UMP-UDF conduite par Valéry Giscard d'Estaing (région d'Auvergne, section départementale du Puy-de-Dôme). Puis mène la liste UMP-UDF pour les élections européennes de juin 2004 dans la circonscription du Massif central-Centre. Sa liste est devancée par celle du Parti Socialiste mais il est néanmoins élu et siège au Parlement européen. Un poste dont il démissionnera pour entrer au gouvernement en juin 2005, comme ministre délégué aux Collectivités territoriales. Il a notamment pour mission de mettre en musique l'acte II de la décentralisation et la réalisation d'une réforme importante du statut de la fonction publique territoriale Un domaine quil a fini par connaître. Mais depuis novembre 2004, il est aussi secrétaire général délégué de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), en charge de mettre Nicolas Sarkozy sur orbite.