Défiscalisation généralisée des intérêts demprunts : un cadeau très cher
40% que la premiere année apres 20 % les 4 autres
a compter du 6 mai 2007
Les autres ceintures!!
si les francais comptent devenir proprietaire avec ça!
Défiscalisation généralisée des intérêts demprunts : un cadeau très cher
ACDE - 29 mai 2007
Le Président a vraisemblablement décidé de gâter les Français. Ainsi, contredisant deux de ses ministres qui avaient annoncé la défiscalisation des intérêts demprunts immobiliers uniquement pour les prêts consentis après le 6 mai, Nicolas Sarkozy vient dannoncer la généralisation de cette mesure à tous les prêts immobiliers en cours.
Cette mesure va évidemment dans le bon sens, mais il ne faut pas en exagérer sa portée économique. Certes, pour les ménages qui ont déjà un crédit en cours, il s'agit d'un beau cadeau fiscal. Plus globalement, cette décision redonnera un peu de pouvoir d'achat à de nombreux Français. Pour autant, noublions pas que sur 100 euros de produits achetés, il y a 40 euros de produits importés. Autrement dit, cette amélioration du pouvoir dachat naura quun impact très limité sur la croissance et lemploi dans lHexagone.
Par ailleurs, il est vrai que la déduction d'impôt autorisera également certaines personnes, qui étaient un peu limite pour contracter un emprunt, à devenir propriétaire. Mais, attention, compte tenu de la hausse passée et à venir des taux dintérêt ainsi que des niveaux prohibitifs des cours immobiliers, de nombreux Français ne pourront quand même pas accéder à la propriété.
Dun point de vue budgétaire, il faut également signaler que ce cadeau risque de coûter cher. Son coût devrait avoisiner les 10 milliards d'euros selon nos estimations. 20 milliards de cadeaux fiscaux en tout. Une baisse des dépenses publiques ou une croissance forte s'imposera donc pour ne pas creuser le déficit. Or, sur ces deux questions, le doute continue de planer. Ainsi, avec une croissance économique de 1,8 % cette année et même en faisant lhypothèse (forte !) dune stabilisation des dépenses publiques en volume, le déficit public atteindra au moins 3 % du PIB cette année.
Quant au marché immobilier, il ne devrait être que très peu impacté. Comme nous lavons expliqué dans le dernier Aux Commandes De lEconomie (n8, 22 mai 2007), nous continuons de tabler sur une baisse des prix de l'ordre de 10% à 15% dans les deux années à venir. Cette déduction d'impôt permettra simplement de différer un peu la baisse du marché immobilier, et d'éviter une chute brutale et rapide. Néanmoins, comme nous sommes face à une bulle, les cours de limmobilier finiront inévitablement par rejoindre la réalité économique française.
Marc Touati
http://www.acde.biz/index.php?pid=61