L'axe Bush- Sarkozy
Pour resserrer les liens des Etats-Unis avec ses alliés, le projet de Bush est de convertir l'Europe à l'idéologie américaine, avec l'aide de leaders politiques européens comme Nicolas Sarkozy...
Convertir l'Europe à l'idéologie de Bush
Avec leur enlisement en Irak, les Etats-Unis se sont rendu à l'évidence qu'ils avaient besoin d'alliés pour bénéficier d'un minimum de consensus international en leur faveur. L'administration Bush a donc décidé de resserrer les liens avec les alliés européens, mais sans être disposée pour autant à pratiquer davantage le dialogue et la concertation.
La solution imaginée par l'administration Bush pour bénéficier d'un plus large soutien à l'avenir est de convertir l'Europe et sa population à l'idéologie et aux valeurs des néo-conservateurs américains, et en favorisant la prise du pouvoir par des leaders acquis à cette idéologie.
Après la réélection de Bush, on peut donc s'attendre à une poussée du libéral-fascisme américain vers l'Europe. La personnalité politique européenne la plus proche de cette idéologie est Nicolas Sarkozy, qui vient de prendre le contrôle du principal parti de droite en France, le pays le plus réticent à la guerre en Irak, et donc le plus urgent à convertir selon l'administration Bush.
Bush - Sarkozy: même idéologie, mêmes méthodes, mêmes échecs
Nicolas Sarkozy défend les mêmes orientations politiques que George W. Bush: réduction des libertés au nom de la sécurité, accroissement de la répression policière, exaltation du patriotisme, communautarisme et discrimination positive, ultra-libéralisme économique, et retour de la religion dans la politique. Et lorsque Nicolas Sarkozy aura abattu toutes ses cartes, il prônera comme Bush une politique étrangère basée sur la guerre.
Comme Bush, Nicolas Sarkozy a une vision du monde totalement binaire, dans laquelle les choses ne peuvent être que noires ou blanches, bonnes ou mauvaises. Cette logique ne laisse aucune place au dialogue ou à la concertation, toute opposition étant définie comme représentant "le mal".
Nicolas Sarkozy utilise les mêmes méthodes de propagande et de manipulation que Bush: instrumentalisation de la peur, populisme, discours basés sur un nombre très réduit d'idées simples mais martelées des centaines de fois, conformément au principe énoncé par Goebbels, ministre de la propagande d'Hitler: "Répétez un mensonge assez fort et assez longtemps et les gens le croieront".
Comme Bush, Nicolas Sarkozy s'imagine que les imbéciles et les incultes sont majoritaires parmi les électeurs, et que celui qui peut réunir leurs suffrages est assuré d'être élu. Et pour obtenir l'adhésion de cette majorité, les idées simples sont plus efficaces que les arguments complexes.
Mais le simplisme de Bush et de Sarkozy est aussi la conséquence de leur esprit limité. Pour résoudre un "problème", l'un comme l'autre ont pour méthode d'adopter la solution qui apparaît comme la plus simple, la plus rapide, et à première vue la plus efficace, en ne prenant en compte aucune des conséquences de leur action en dehors du problème visé. Ainsi, l'objectif défini par Bush était de prendre le contrôle du pétrole irakien et de démontrer la puissance militaire américaine contre tous les pays qui oseraient s'opposer à eux. Les "solutions" les plus expéditives ont été choisies: invasion militaire de l'Irak, et pratique généralisée de la torture. Mais Bush a superbement ignoré les conséquences sur d'autres domaines tels que le respect du droit international et des droits de l'homme, ainsi que le coût humain, diplomatique et financier de la guerre en Irak.
On retrouve les mêmes méthodes avec Nicolas Sarkozy. Pour lutter contre "l'insécurité", il a choisi la solution la plus simple: renforcer au maximum la répression, en instituant la "tolérance zéro", en équipant massivement les policiers de voitures rapides et de flash-balls, mais en ignorant les conséquences telles que la transformation de ces policiers en des "cow-boys" au comportement fasciste, l'augmentation des violences policières, et le sentiment de révolte des catégories visées par un harcèlement policier continuel. Ce sentiment d'être méprisé a conduit ces catégories à n'avoir plus aucun respect vis à vis des autres et de la société. Le résultat de la politique de Sarkozy a finalement été une augmentation sans précédent des violences aux personnes. Le harcèlement policier a également créé une situation explosive dans les banlieues, à laquelle Sarkozy à ajouté l'étincelle par ses propos irresponsables et haineux (le "karscher" et les "racailles"). Ces propos, conjugués à la mort de deux jeunes innocents qui tentaient d'échapper à des policiers équipés de flash-balls, ont déclenché une insurrection des banlieues pendant 5 semaines en 2005.
Comme pour Bush en Irak, le mépris des conséquences "périphériques" a débouché sur un échec, y compris par rapport à l'objectif "simple" qui était visé. Ainsi, l'Irak est devenu un nouveau foyer de terrorisme et d'instabilité au Moyen-Orient, sa production pétrolière est deux fois inférieure à ce qu'elle était sous Saddam Hussein, et ce qui se voulait une démonstration de la puissance de l'Empire est devenue une démonstration d'impuissance. Et en France, Nicolas Sarkozy a augmenté l'insécurité qu'il prétendait réduire, avec une hausse de 20% des violences aux personnes entre 2002 et 2006. Cette hausse a atteint 70% dans certains départements.
La nouvelle stratégie des "Maîtres du Monde"
Des années 1980 jusqu'en 2000, les "Maîtres du Monde" étaient unis par un "consensus" basé sur le libéralisme économique et une mondialisation multilatérale (c'est à dire où les décisions sont prises de façon concertée par l'ensemble des pays en fonction de leur poids économique). Mais une fraction des Maîtres du Monde liée au lobby militaro-industriel américain a fait le choix d'un autre avenir: celui d'un monde dirigé de façon unilatérale par un Empire Américain désormais entièrement contrôlé par les multinationales.
Depuis l'invasion de l'Irak, les Maîtres du Monde sont divisés entre les partisans du multilatéralisme, et les partisans d'un nouvel ordre mondial fasciste et militariste.
Le premier camp est composé principalement d'Européens, mais il comprend aussi quelques Américains politiquement proches des Démocrates. Le deuxième camp, aujourd'hui majoritaire, est composé principalement d'Américains, mais aussi de quelques Européens.
Les deux groupes continuent néanmoins de partager un objectif commun: l'instauration d'un "nouvel esclavage" grâce au libéralisme économique et à la mondialisation (qui permet l'alignement des salaires par le bas en mettant tous les salariés du monde en concurrence directe).
L'analyse des "libéral-fascistes" est que le monde ne pourra bientôt plus être contrôlé par les méthodes "démocratiques" utilisées dans le passé. L'augmentation de la population mondiale, la raréfaction de ressources essentielles comme l'énergie ou l'eau, les situations de chaos engendrées par la multiplication des catastrophes naturelles, l'accroissement des inégalités entre riches et pauvres, l'augmentation de la délinquance causée par l'exclusion, le développement de la contestation contre le nouvel ordre économique, et la montée de l'Islam sont autant de menaces pour le maintien de l'ordre mondial.
Leur solution est donc de remplacer la démocratie par un régime fasciste, où la religion serait rétablie dans sa fonction "d'opium du peuple".
Quand la sécurité est préférée à la liberté...
La majorité des gens ont aujourd'hui perdu conscience de la valeur de la LIBERTÉ et de la DÉMOCRATIE, qu'ils croient être des acquis. Or la liberté et la démocratie ne sont jamais acquises, menacées en permanence par l'avidité et la soif de pouvoir de quelques uns.
Le désir de confort et de sécurité est devenu plus fort que le désir de liberté. Dans l'espoir illusoire d'un peu plus de sécurité, une majorité de la population est prête à renoncer à la liberté, en oubliant que dans le passé, des millions de gens sont morts pour obtenir ou pour défendre cette liberté.
Quant aux intellectuels et contre-pouvoirs censés défendre les droits de l'homme, ils sont entièrement occupés à défendre des communautés particulières, au lieu de dénoncer les menaces globales contre la démocratie dans les pays occidentaux.
Le terrain est désormais libre pour la conversion idéologique de l'Europe au "libéral-fascisme", la version moderne du fascisme combinée avec le libéralisme économique.
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