Petite compil du Canard enchainé
19-07-2007
Après que Le canard enchaîné a révélé l'attribution d'une carte de paiement à l'épouse du président, directement débitée sur le Trésor public, l'Elysée a préféré étouffer dans l'oeuf toute polémique et Cécilia a dû rendre le symbolique objet du délit. Ce qui ne change rien sur le fond : on peut compter sur elle pour dépenser sans compter l'argent du contribuable, tant elle a déjà montré sa propension à la folie des grandeurs, que ne risque pas de tempérer un mari à ses pieds qui lui passe tous ses caprices.
Depuis le 7 mai, Cecilia María Sara Isabel Ciganer Albeniz, épouse Sarközy de Nagy Bocsa, est donc la nouvelle impératrice de France. C'est, dit-on, pour lui faire plaisir que Nicolas Sarkozy s'est "imprégné de la fonction présidentielle", avant l'investiture, en lui offrant une grotesque et indécente croisière grand luxe. Peut-être lui doit-on aussi l'escalier monumental installé à grands frais (pour le promoteur immobilier) dans leur ancien appartement de l'île de la Jatte, dont l'acquisition fut entre parenthèses constitutive d'une prise illégale d'intérêt, scandale comme il se doit soigneusement étouffé. Bon, que Cécilia ait des goûts de chiottes luxe ostentatoire est son problème - et celui de son mari -, sauf lorsqu'elle les assouvit sur les deniers publics. Or, on peut craindre le pire lorsqu'on se penche sur l'histoire récente.
Le 31 mars 2004, la veille de la prise de fonction de Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l'Economie, le sous-directeur de la logistique de Bercy envoie la note suivante à tous les collaborateurs du ministère, comme le dévoile l'indispensable Canard enchaîné : "toute demande de Cécilia Sarkozy doit être honorée et qu'il ne soit jamais fait référence aux problèmes de coût ou de disponibilité de crédits". "Textuel", ajoute le palmipède. Tout réside dans cette phrase : ce que Cécilia veut est un ordre à obéir immédiatement sans discussion ni limite. Avec un mari éperdu d'amour, être "femme de" suffit. Pas seulement "femme de", pour être précis : conseillère technique - quelles sont ses compétences en la matière ? - non rémunérée (ouf !) mais dotée d'un bureau de 50 m2 et de trois secrétaires, excusez du peu. Lesdites secrétaires sont bien rémunérées, pour leur part. A nos frais. Car Cécilia ne se prive pas d'abuser de ses privilèges. Elle commence d'abord par s'attribuer, à elle et son petit époux, le duplex de 275 m2 des huitième et neuvième étages. Bon. Plus gênant, elle installe sa fille aînée, née de son mariage avec Jacques Martin, dans un appartement de Bercy, plus modeste, de 78 m2 seulement : au nom de quoi ? Un autre de ces logements de fonction est fourni à une domestique personnelle du couple. Du coup, plus de place pour François Loos, ministre délégué au Commerce extérieur anciennement occupant du duplex (il a six enfants), ni pour Patrick Devedjian, alors ministre délégué à l'Industrie, qui refuse de faire le voyage quotidien depuis sa résidence d'Antony (Hauts-de-Seine) et exige un logement à Paris intra-muros. On loue donc pour ces deux personnages des appartements dans le parc privé, et pas n'importe où : sur l'île Saint-Louis, quartier ultra chic s'il en est. Coût pour l'Etat : 144 000 euros annuels.
Toujours plus !
Autre anecdote révélatrice, trois jours donc après l'installation de Nicolas Sarkozy à Bercy, contée par Le canard : "Les fonctionnaires du ministère des Finances ont dû, toutes affaires cessantes, s'acquitter, lundi 3 mai, d'une mission de la plus haute importance : acheter cinq téléviseurs à écran plasma - entre 3 000 et 5 000 euros pièce - que réclamait Cecilia Sarkozy. Destination : les chambres des appartements dans lesquels sa petite famille s'est installée. Et c'est bien naturel, car les postes à écran classique qui équipaient le ministère fatiguent les yeux". Sans compter que les 42 membres du cabinet ont tous été dotés d'un poste de télévision, classique celui-là (les pauvres !), alors que seulement cinq d'entre eux y avaient jusqu'alors droit. Dire qu'en arrivant à Bercy, Sarkozy prétendait vouloir faire économiser au ministère 200 millions d'euros ! Mais pas question de contrecarrer les désirs de sa moitié. C'est ainsi qu'elle exige que soit mis à disposition de sa petite famille la bagatelle de 4 Renault VelSatis et 3 Peugeot 607 ! Avec chauffeur bien sûr, y compris pour conduire le petit dernier tous les matins à l'école. Vous avez bien lu : sept voitures rien que pour les Sarkozy, tout cela, toujours, payé avec l'argent du contribuable. Au vu de ce comportement, on est en droit de s'inquiéter du nouveau statut de "première dame de France" de Cécilia.
Brégançon, résidence gratuite des 4 enfants du couple
Aux premiers temps du mandat de Sarkozy, Cécilia fait une découverte : le fort de Brégançon, résidence des présidents de la république située à Bormes-les-Mimosas, sur la Côte d'Azur, où le couple passe notamment ses deux premiers week-ends d'après investiture. Ledit fort dispose-t-il de sa plage privée ? Qu'importe ! L'impératrice aimerait y faire creuser une piscine. Et décide que chacun des quatre enfants majeurs de la famille recomposée présidentielle aura un jeu de clés du fort, où il pourra donc se rendre aussi souvent qu'il le souhaitera. Sur place l'y attendra toujours une voiture avec chauffeur. Piquant, quand on se souvient de la violence avec laquelle le candidat Sarkozy attaquait les profiteurs et les assistés. Mais ses enfants et ceux de sa femme ne sont manifestement pas concernés. En élisant Sarkozy à l'Elysée, on a aussi installé une famille royale qui peut se vautrer à son aise dans les ors de la république. Mais le pire n'est jamais sûr : finalement, il semble que Cécilia préfère à Brégançon la résidence de La Lanterne, pavillon à côté du château de Versailles, où les travaux en cours - avec le concours de clandestins maliens - ne sont, parait-il, nullement demandés par l'Elysée, mais planifiés depuis longtemps. Soit. Le projet de piscine du fort pourrait donc tomber... à l'eau. Mais c'est dans ce climat de suspicion, vu les antécédents de la dame, qu'intervient l'affaire de la carte de paiement.
Plafond de dépense non précisé
C'est une nouvelle fois Le canard enchaîné qui alerte l'opinion : "Les fonctionnaires de la Recette générale des finances n'en sont pas revenus. A la demande de l'Elysée, ils ont dû fournir une carte de paiement (de type Carte bleue) à Cécilia Sarkozy. Les sommes ainsi dépensées par la première dame de France seront directement débitées sur le compte du Trésor public par lequel transite le budget de la présidence. Traditionnellement, comme le souligne un haut fonctionnaire, les épouses des chefs d'Etat n'avaient jamais eu ... directement aux fonds de l'Elysée. Leurs frais de représentation étaient réglés par les petites mains du Château ou par l'aide de camp du Président, jusqu'à présent le seul à disposer d'une Carte bleue. Désormais, Cécilia et Nicolas ont chacun la leur". Peu reprise par les médias - faut-il s'en étonner ? - l'histoire fait grand bruit sur la blogosphère, jusqu'à ce que le député socialiste René Dosière s'en saisisse pour en faire la matière d'une question écrite posée au larbin en chef Premier ministre François Fillon. Dosière est un récidiviste : c'est lui qui a révélé, dans son enquête L'argent caché de l'Elysée, que le budget du Château avait été augmenté, sous Chirac, de 798% ! Fillon jugera l'interrogation "mesquine" or, si Cécilia ne s'était jusqu'alors effectivement servie de sa carte qu'en deux occasions, pour 129 et 272 euros en notes de restaurant, il s'agit d'une question de principe. Les princes qui nous gouvernent sont-ils autorisés à dépenser l'argent de la collectivité comme ils l'entendent ? Question d'autant plus pertinente quand les personnes concernées ne sont même pas des élus mais leurs conjoints ! Sans compter qu'aucune information n'a été donnée sur les plafonds de dépenses et retraits en liquide autorisés. Du reste, l'Elysée a finalement choisi d'éteindre le feu qui couvait et Cécilia a dû rendre sa carte. "Qui se sent morveux se mouche", dit le proverbe. Si cette attribution d'une carte débitée directement sur le compte du Trésor public n'était pas choquante, le président décomplexé l'aurait-il retirée ? Toujours est-il que cette restitution n'appartient qu'à l'ordre du symbole : bien sûr que l'impératrice pourra continuer de dépenser l'argent du contribuable. Comme Bernadette Chaudron de Courcelles, épouse Chirac, elle utilisera la carte professionnelle de l'officier de police chargé de sa protection, par exemple. Il faudra donc que nos limiers - du Canard, qui d'autre ? - continuent de garder l'oeil ouvert. Et nous avec.
3w.page-crime
et il ose demander aux Français de se serrer la ceinture, de bosser plus, de payer plus et encore plus. Cherchez l'erreur !
Après que Le canard enchaîné a révélé l'attribution d'une carte de paiement à l'épouse du président, directement débitée sur le Trésor public, l'Elysée a préféré étouffer dans l'oeuf toute polémique et Cécilia a dû rendre le symbolique objet du délit. Ce qui ne change rien sur le fond : on peut compter sur elle pour dépenser sans compter l'argent du contribuable, tant elle a déjà montré sa propension à la folie des grandeurs, que ne risque pas de tempérer un mari à ses pieds qui lui passe tous ses caprices.
Depuis le 7 mai, Cecilia María Sara Isabel Ciganer Albeniz, épouse Sarközy de Nagy Bocsa, est donc la nouvelle impératrice de France. C'est, dit-on, pour lui faire plaisir que Nicolas Sarkozy s'est "imprégné de la fonction présidentielle", avant l'investiture, en lui offrant une grotesque et indécente croisière grand luxe. Peut-être lui doit-on aussi l'escalier monumental installé à grands frais (pour le promoteur immobilier) dans leur ancien appartement de l'île de la Jatte, dont l'acquisition fut entre parenthèses constitutive d'une prise illégale d'intérêt, scandale comme il se doit soigneusement étouffé. Bon, que Cécilia ait des goûts de chiottes luxe ostentatoire est son problème - et celui de son mari -, sauf lorsqu'elle les assouvit sur les deniers publics. Or, on peut craindre le pire lorsqu'on se penche sur l'histoire récente.
Le 31 mars 2004, la veille de la prise de fonction de Nicolas Sarkozy en tant que ministre de l'Economie, le sous-directeur de la logistique de Bercy envoie la note suivante à tous les collaborateurs du ministère, comme le dévoile l'indispensable Canard enchaîné : "toute demande de Cécilia Sarkozy doit être honorée et qu'il ne soit jamais fait référence aux problèmes de coût ou de disponibilité de crédits". "Textuel", ajoute le palmipède. Tout réside dans cette phrase : ce que Cécilia veut est un ordre à obéir immédiatement sans discussion ni limite. Avec un mari éperdu d'amour, être "femme de" suffit. Pas seulement "femme de", pour être précis : conseillère technique - quelles sont ses compétences en la matière ? - non rémunérée (ouf !) mais dotée d'un bureau de 50 m2 et de trois secrétaires, excusez du peu. Lesdites secrétaires sont bien rémunérées, pour leur part. A nos frais. Car Cécilia ne se prive pas d'abuser de ses privilèges. Elle commence d'abord par s'attribuer, à elle et son petit époux, le duplex de 275 m2 des huitième et neuvième étages. Bon. Plus gênant, elle installe sa fille aînée, née de son mariage avec Jacques Martin, dans un appartement de Bercy, plus modeste, de 78 m2 seulement : au nom de quoi ? Un autre de ces logements de fonction est fourni à une domestique personnelle du couple. Du coup, plus de place pour François Loos, ministre délégué au Commerce extérieur anciennement occupant du duplex (il a six enfants), ni pour Patrick Devedjian, alors ministre délégué à l'Industrie, qui refuse de faire le voyage quotidien depuis sa résidence d'Antony (Hauts-de-Seine) et exige un logement à Paris intra-muros. On loue donc pour ces deux personnages des appartements dans le parc privé, et pas n'importe où : sur l'île Saint-Louis, quartier ultra chic s'il en est. Coût pour l'Etat : 144 000 euros annuels.
Toujours plus !
Autre anecdote révélatrice, trois jours donc après l'installation de Nicolas Sarkozy à Bercy, contée par Le canard : "Les fonctionnaires du ministère des Finances ont dû, toutes affaires cessantes, s'acquitter, lundi 3 mai, d'une mission de la plus haute importance : acheter cinq téléviseurs à écran plasma - entre 3 000 et 5 000 euros pièce - que réclamait Cecilia Sarkozy. Destination : les chambres des appartements dans lesquels sa petite famille s'est installée. Et c'est bien naturel, car les postes à écran classique qui équipaient le ministère fatiguent les yeux". Sans compter que les 42 membres du cabinet ont tous été dotés d'un poste de télévision, classique celui-là (les pauvres !), alors que seulement cinq d'entre eux y avaient jusqu'alors droit. Dire qu'en arrivant à Bercy, Sarkozy prétendait vouloir faire économiser au ministère 200 millions d'euros ! Mais pas question de contrecarrer les désirs de sa moitié. C'est ainsi qu'elle exige que soit mis à disposition de sa petite famille la bagatelle de 4 Renault VelSatis et 3 Peugeot 607 ! Avec chauffeur bien sûr, y compris pour conduire le petit dernier tous les matins à l'école. Vous avez bien lu : sept voitures rien que pour les Sarkozy, tout cela, toujours, payé avec l'argent du contribuable. Au vu de ce comportement, on est en droit de s'inquiéter du nouveau statut de "première dame de France" de Cécilia.
Brégançon, résidence gratuite des 4 enfants du couple
Aux premiers temps du mandat de Sarkozy, Cécilia fait une découverte : le fort de Brégançon, résidence des présidents de la république située à Bormes-les-Mimosas, sur la Côte d'Azur, où le couple passe notamment ses deux premiers week-ends d'après investiture. Ledit fort dispose-t-il de sa plage privée ? Qu'importe ! L'impératrice aimerait y faire creuser une piscine. Et décide que chacun des quatre enfants majeurs de la famille recomposée présidentielle aura un jeu de clés du fort, où il pourra donc se rendre aussi souvent qu'il le souhaitera. Sur place l'y attendra toujours une voiture avec chauffeur. Piquant, quand on se souvient de la violence avec laquelle le candidat Sarkozy attaquait les profiteurs et les assistés. Mais ses enfants et ceux de sa femme ne sont manifestement pas concernés. En élisant Sarkozy à l'Elysée, on a aussi installé une famille royale qui peut se vautrer à son aise dans les ors de la république. Mais le pire n'est jamais sûr : finalement, il semble que Cécilia préfère à Brégançon la résidence de La Lanterne, pavillon à côté du château de Versailles, où les travaux en cours - avec le concours de clandestins maliens - ne sont, parait-il, nullement demandés par l'Elysée, mais planifiés depuis longtemps. Soit. Le projet de piscine du fort pourrait donc tomber... à l'eau. Mais c'est dans ce climat de suspicion, vu les antécédents de la dame, qu'intervient l'affaire de la carte de paiement.
Plafond de dépense non précisé
C'est une nouvelle fois Le canard enchaîné qui alerte l'opinion : "Les fonctionnaires de la Recette générale des finances n'en sont pas revenus. A la demande de l'Elysée, ils ont dû fournir une carte de paiement (de type Carte bleue) à Cécilia Sarkozy. Les sommes ainsi dépensées par la première dame de France seront directement débitées sur le compte du Trésor public par lequel transite le budget de la présidence. Traditionnellement, comme le souligne un haut fonctionnaire, les épouses des chefs d'Etat n'avaient jamais eu ... directement aux fonds de l'Elysée. Leurs frais de représentation étaient réglés par les petites mains du Château ou par l'aide de camp du Président, jusqu'à présent le seul à disposer d'une Carte bleue. Désormais, Cécilia et Nicolas ont chacun la leur". Peu reprise par les médias - faut-il s'en étonner ? - l'histoire fait grand bruit sur la blogosphère, jusqu'à ce que le député socialiste René Dosière s'en saisisse pour en faire la matière d'une question écrite posée au larbin en chef Premier ministre François Fillon. Dosière est un récidiviste : c'est lui qui a révélé, dans son enquête L'argent caché de l'Elysée, que le budget du Château avait été augmenté, sous Chirac, de 798% ! Fillon jugera l'interrogation "mesquine" or, si Cécilia ne s'était jusqu'alors effectivement servie de sa carte qu'en deux occasions, pour 129 et 272 euros en notes de restaurant, il s'agit d'une question de principe. Les princes qui nous gouvernent sont-ils autorisés à dépenser l'argent de la collectivité comme ils l'entendent ? Question d'autant plus pertinente quand les personnes concernées ne sont même pas des élus mais leurs conjoints ! Sans compter qu'aucune information n'a été donnée sur les plafonds de dépenses et retraits en liquide autorisés. Du reste, l'Elysée a finalement choisi d'éteindre le feu qui couvait et Cécilia a dû rendre sa carte. "Qui se sent morveux se mouche", dit le proverbe. Si cette attribution d'une carte débitée directement sur le compte du Trésor public n'était pas choquante, le président décomplexé l'aurait-il retirée ? Toujours est-il que cette restitution n'appartient qu'à l'ordre du symbole : bien sûr que l'impératrice pourra continuer de dépenser l'argent du contribuable. Comme Bernadette Chaudron de Courcelles, épouse Chirac, elle utilisera la carte professionnelle de l'officier de police chargé de sa protection, par exemple. Il faudra donc que nos limiers - du Canard, qui d'autre ? - continuent de garder l'oeil ouvert. Et nous avec.
3w.page-crime
et il ose demander aux Français de se serrer la ceinture, de bosser plus, de payer plus et encore plus. Cherchez l'erreur !