Rama Ayade au Soudan
qui lors de son récent voyage au Soudan et dans la zone du Darfour, a refusé de se laisser embobiner par un discours officiel mensonger et un parcours trompeur concocté par les autorités soudanaises. Même si c'est peu diplomatique, Rama Yade a insisté pour aborder les réels problèmes qui accablent les populations du Darfour.
Les tribulations de Rama Yade au Darfour
La secrétaire d'État aux Droits de l'homme revient d'une visite mouvementée dans la province en guerre.
http://www.lefigaro.fr/international/20071025.FIG0-00000391_les_tribulations_de_rama_yade_au_darfour.h-tml
La secrétaire d'État au droit de l'homme a été confrontée à la version des autorités concernant sa province occidentale : le bilan du conflit ne serait, selon elles, que de 9 000 victimes, là où les organisations internationales parlent de 200 000 morts. La benjamine du gouvernement s'est heurtée à un protocole soucieux de prévenir tout contact avec la population. Jusqu'à ce que le vase déborde. A Khartoum, la ministre a été diligemment conduite de banquets en cérémonies officielles. Conviée avec les honneurs sur le site d'inondations survenues en juillet, on ne lui a pas présenté la moindre victime d'inondation... A la stupeur de ses hôtes, elle a alors ordonné à sa voiture de rebrousser chemin.
Jusqu'au dernier moment, l'étape du Darfour, temps fort du déplacement, a été incertaine. La ministre voulait surtout ne pas débarquer dans le camp avec des voitures gouvernementales tout gyrophares dehors et des véhicules d'escorte pleines de soldats en arme. Palabres pour obtenir des voitures civiles. En vain. Rama Yade et sa petite délégation ont finalement dû prendre des taxis... "La situation est compliquée et assez surréaliste", souligne-t-elle. "De leur côté, les autorités soudanaises relativisent les faits et mettent en cause la communauté internationale", dit-elle. Je leur ai dit qu'on ne pouvait pas garder le silence devant des exactions qualifiées par l'ONU, sous l'impulsion de la France, de "crimes de guerre" et de "crimes contre l'humanité". Un membre du gouvernement soudanais est recherché par la Cour pénale internationale (CPI). Rama Yade a pris bien soin de l'éviter.