Sarkozy en prend pour son grade dans la presse étrangère

y a pas si longtemps les umpistes nous disaient comment Sarko était considéré comme un grand homme en Europe, celui qui avait sauvé le monde (voire la planète), bon les choses ont changé.
D'ailleurs, cette façon qu'il a de parler des autres pays pour se dédouaner me donne la gerbe systématiquement. Apparemment l'espagne, l'allemagne, la gb commencent à voir se craqueler le vernis... et sous le vernis c'est vraiment pas beau à voir...



Sarkozy en prend pour son grade dans la presse étrangère
Lintervention télévisée du chef de lEtat na pas vraiment retenu lattention de la presse étrangère. Mais quand cest le cas, les journalistes ne pèsent pas leurs mots !




(Photo : capture écran France 2)
Anecdotiques les mesures annoncées, hier soir, par Nicolas Sarkozy ? Cest ce quon pourrait croire à la vue de la couverture quen a fait la presse étrangère. Et quand certains journaux daignent sy intéresser, on ne peut pas vraiment dire quils soient tendres avec le chef de lEtat.




A limage de Sylvain Besson dans Le Temps. Pour léditorialiste du quotidien suisse, Nicolas Sarkozy est un président en état de siège : La succession de plans annoncés en cascade depuis lautomne, explique-t-il, donne limpression quil court derrière les événements, sans réelle vision. Les 2,6 milliards deuros daides annoncés mercredi ont peu de chances de calmer les mécontentements, dans un pays qui a gardé en travers de la gorge les 360 milliards de prêts et de garanties consentis en octobre pour sauver les banques. Le journaliste va plus loin en expliquant que lhyperactif Sarkozy sombre dans limmobilisme comme lont fait tous ses prédécesseurs : Après vingt-deux mois de pouvoir, lhomme de la rupture se retrouve ainsi acculé dans la posture traditionnelle du président français aux abois, plombé par les mauvais sondages, et contraint de multiplier les concessions face aux protestations qui saccumulent. Et dajouter : Le président joue peut-être son mandat en ces jours décisifs. Car ses difficultés actuelles alimentent une critique récurrente ces derniers mois: il a réformé beaucoup, mais pas toujours en profondeur, et lon cherche encore dans son bilan une action décisive, à même de modifier radicalement le visage de son pays.




Die Zeit, lui, n'a même pas attendu l'intervention sarkozyienne pour conclure à la crise politique dans un pays devenu ingouvernable . Après la manifestation nationale du 29 janvier, le quotidien allemand a constaté que Nicolas Sarkozy, face à des questions sélectionnées , étaient devenus doux comme un agneau, soucieux des pauvres... mais inaudible ! Et la semaine de grève des universités de jeudi, la préparation du prochain mouvement national, la formation du NPA, sont autant dévénements qui submergent ses ministres et donnent lieu à des mesurettes socialo-gaullistes : Des conditions dans lesquelles Sarkozy ne peut guère apparaître comme le fringant réformateur qu'il voulait être. Il doit se réinventer.


Le tout aussi sérieux Frankfurter Algemeine Zeitung ne donne, quant à lui, guère d'importance aux mesures du président (dont il retient surtout les bons d'achats pour l'aide à domicile) et préfère souligner le mécontentement syndical et le maintien de la prochaine manifestation.


Entre réunion bière sandwiches et thérapie de groupe

Pour le Daily Telegraph, cette manifestation a vraiment toute son importance. Daprès le quotidien conservateur britannique, cest parce quil avait à lesprit cette grève que Nicolas Sarkozy a voulu apaiser les dirigeants syndicaux . Et cette manière de faire rappelle au Telegraph ce qui se passait dans leur pays dans les années 1970, quand le gouvernement multipliait les réceptions de représentants syndicaux au 10 Downing Street. Des réunions baptisées beer and sandwiches ( bière et sandwiches ) qui ont pris fin avec larrivée de Margaret Thatcher !


Quant à la presse espagnole, elle, na que faire des dernières décisions du chef de lEtat. Seul El Mundo sest intéressé à la rencontre du président avec les partenaires sociaux. Mais pas pour les raisons que lon croit. Le journal de centre-droit a tout simplement peu apprécié quau cours de ce rendez-vous avec syndicats et patronat, le chef de lEtat cite en (mauvais) exemple leur pays pour prouver que la France sen sortait mieux que dautres ! Le quotidien retranscrit même une phrase quaurait tenu limpétueux président français : En Espagne, ils ont perdu 500.000 emplois au cours du quatrième trimestre de 2008, disons, cinq fois et demi plus qu'en France à la même période . Du coup, pour El Mundo, le sommet convoqué par Nicolas Sarkozy avait tout de la thérapie de groupe !




Jeudi 19 Février 2009 - 19:56
Gérald Andrieu


20/02/2009
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